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Libération

Des bleus trop polis

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publié le 17 février 2003 à 22h20

Angleterre-France : 25-17 (12-7)

Angleterre : 1 E Robinson (49e), 1 T (49e), 5 P (14e, 19e, 28e, 40e+3, 58e), 1 D (64e) Wilkinson.

France : 3 E Magne (17e), Poitrenaud (67e), Traille (80e+3), 1 T Merceron (17e).

«Si le sport faisait vraiment office de substitut à la guerre, les centaines de milliers de gens attendus à la marche londonienne en faveur de la paix devraient se contenter de remplir joyeusement les gradins de Twickenham», écrivait, samedi, un chroniqueur du Daily Telegraph. Situé au milieu d'une pareille mobilisation pacifiste, le choc au sommet du Tournoi des six nations 2003, entre deux prétendants à la couronne mondiale, affichait, il est vrai, une coloration singulière. Ainsi, à la veille du match, la presse britannique réputée pour sa capacité à envenimer les situations les plus conflictuelles, publiait-elle, en lieu et place des apostrophes guerrières habituelles, des monceaux d'amabilités. Chaque camp vantant avec entrain les prétendus mérites de l'adversaire. A une exception près, cependant, cette sentence à la Chaval qu'aurait laissé échapper Imanol Harinordoquy : «Les Anglais sont des cons.» Propos immédiatement démentis par le troisième ligne centre de la section paloise.

Finalement, cette escalade en matière de fair-play a eu pour conséquence de déstabiliser les Français. Lesquels, généreux de nature, n'ont pas pu s'empêcher d'accorder, d'entrée, un avantage substantiel à leurs hôtes. «Neuf points, déplorera Bernard Laporte, entraîneur courroucé, qu'on off