Professeur de lettres modernes, ancien demi de mêlée et ex-entraîneur de Castres, Alain Gaillard, 52 ans, chronique les matchs du XV de France.
Hommage à l'emblématique pilier anglais Jason Leonard pour sa 100e sélection ; minute de silence observée à la mémoire du grand espoir Nick Duncombe, décédé la veille du match. La force de l'émotionnel fait vibrer le temple du rugby ! Les deux équipes présentent d'évidentes similitudes stratégiques et tactiques que la première mi-temps confirme : volonté affirmée de porter le ballon, utilisation de la latéralité sur le plan offensif, intransigeance défensive. Une énorme détermination à défaut de maîtrise : engagement physique total, grande vitesse d'exécution, séquences interminables aux vagues incessantes à la recherche obstinée de déséquilibres... Et leurs corollaires d'erreurs ! La difficulté des Français à conserver le ballon aux points d'impact témoigne déjà de l'emprise physique anglaise. Les approximations du XV de la Rose dans le jeu de passes, de l'abnégation défensive des Bleus. Au milieu de terrain, cher aux Anglo-Saxons, la bataille fait rage et la force de pénétration anglaise s'exprime : Luger et Hodgson déchirent le premier rideau défensif français. Paradoxalement, alors qu'ils subissent les impacts physiques individuels et collectifs, les Tricolores marquent le seul essai de la première mi-temps. Un essai à zéro passe, véritable pied de nez à toutes les intentions manifestées. Sous la pression, préoccupé à rechercher s