Avant chaque match, il écoute un extrait du Requiem de Mozart. L'une des pièces maîtresses de sa «compil spéciale», comme l'appelle Clément Poitrenaud, coincée entre le Jeff (t'es pas tout seul) de Brel et le Emmenez-moi d'Aznavour. Deux références manifestes à une notion rugbystique essentielle : le sens du collectif. «J'effectue systématiquement un tour du terrain Walkman sur les oreilles, confie-t-il, ça m'aide à me concentrer, à bien rentrer dans ma bulle avant le coup d'envoi.» Loin du conditionnement guerrier lié au haka des Néo-Zélandais, que Clément Poitrenaud n'a hélas encore jamais rencontrés. Les Blacks faisant partie de ces équipes sudistes venues défier les Bleus alors qu'il était diminué.
«Malchance.» Entre juin 2001 et novembre 2002, le prodige castrais (il est né dans le Tarn en mai 1982) du Stade toulousain a dû renoncer à la bagatelle de quatorze sélections. «J'ai vraiment joué de malchance, en me blessant d'abord trois fois aux épaules (une fois à la droite, deux fois à la gauche avec opération à la clé, ndlr), puis en étant confronté ensuite à un problème au cartilage de la dixième côte qui m'a tenu éloigné des terrains pendant quinze jours, reconnaît-il. J'ai manqué deux tournées dans l'hémisphère sud, le Tournoi des six nations et les trois tests de l'automne.»
A 20 ans et demi, le benjamin du XV de France (il a six mois de moins que son camarade de club Vincent Clerc) devrait en effet afficher le même nombre de sélections (quinze) que le centre palois Da