Pour l'occasion, Olivier de Kersauson a cité Didier Ragot, l'un des chefs de quarts de Geronimo, engagé dans le Trophée Jules-Verne : «Une fois que l'on a passé le Horn, on sait que l'on ne va pas mourir, que quoi qu'il arrive on s'en tirera.» Jeudi, en début de soirée, Geronimo a laissé derrière lui la vigie des mers australes.
Sixième Horn. Son temps de passage lui confère une belle avance sur le record de Bruno Peyron sur la distance Ouessant-Cap Horn : 40 jours, 16 heures et 16 minutes pour Geronimo, contre 42 jours, 2 heures et 52 minutes pour Orange en 2002. Pour son sixième Horn, Kersauson s'est dit soulagé : «Le Sud n'était ni amusant, ni émouvant ; sans beauté à cause de la brume et du crachin. Intellectuellement, ça a été tout à fait passionnant. Mais émotionnellement, on a été privé de ce Sud qui fait battre le coeur.»
Sur le plan tactique, l'affaire a été compliquée puisque Kersauson a été contraint de rallonger sa route par rapport à la voie directe de près de 20 % depuis le départ. «Nous avons été obligés de naviguer très Nord à cause de dépressions violentes. Impossible de redescendre vers le Sud.» Geronimo a été confronté, dans le Pacifique comme dans l'océan Indien, à des «mers infectes, toujours croisées, avec de la très mauvaise glisse», qui lui ont coûté près d'un jour et demi de l'avance qu'il avait sur Peyron.
Reste à négocier la remontée à travers l'Atlantique. «On sait désormais que l'on va retrouver des couleurs, des ciels, du bleu, des étoiles. J'ai to