Menu
Libération

Mont blanc express

Article réservé aux abonnés
publié le 22 février 2003 à 22h32

Grenoble correspondance

Solides comme le roc, rapides et infatigables, les alpinistes français Patrick Bérhault et Philippe Magnin viennent d'enchaîner en neuf jours, huit voies très difficiles sur le versant italien du mont Blanc. En autonomie et sans jamais redescendre dans la vallée.

Le visage du toit de l'Europe (4810 m) depuis Chamonix, avec ses dômes débonnaires, est bien connu. Au fond d'une haute vallée italienne se cache l'autre visage, secret et sauvage, du géant, sa face sud, une muraille de roc et de glace verticale de 1000 mètres de haut. Cet «Envers du mont Blanc», comme le surnomment les Français, abrite des piliers célèbres, de l'Arête du Brouillard à celle de Peuterey, en passant par les piliers Frêynet. Demaison, Bonatti, Bonington ou Seigneur s'illustrèrent sur ces passages d'escalade difficiles, les plus élevés et reculés du massif. Dans les années 80, la nouvelle génération ouvre d'autres voies dans la face, en empruntant les couloirs de glace, cascades ou goulottes. Parmi eux, Gabarrou, Marsigny, Steiner, Lafaille...

Touche-à-tout. Patrick Bérhault, génial touche-à-tout de l'alpinisme et de l'escalade depuis près de vingt ans, s'est illustré il y a deux hivers par une traversée des Alpes à pied, à vélo et à ski, entrecoupée de l'ascension des faces les plus difficiles d'Europe. Depuis, il lui tardait de repartir. Tout jeune, il avait pensé à enchaîner les grands piliers de l'Envers du mont Blanc, sans réaliser son rêve. Le temps a passé, les voies se sont