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Libération

Deux ego à épées tirées

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publié le 24 février 2003 à 22h35

Pierre Abric et René Roch ne se parlent pas. L'un est président de la Fédération française d'escrime (FFE) ; l'autre de la Fédération internationale (FIE). Entre eux, de la détestation. «Ils n'ont plus la capacité de se répondre. Ils ferraillent par revue fédérale interposée, dit-on à la FFE. René Roch, ici, c'est un peu le sujet tabou.» «Je ne veux pas avoir de rapport avec cet homme-là», tranche Pierre Abric. «Je n'ai pas de contact avec lui», se félicite René Roch. «Ils pourraient s'expliquer, pense un observateur. Ça fait un peu école maternelle.» ça faisait, car le dernier épisode de la guéguerre des ego n'amuse plus grand monde en ce qu'il touche l'équipe de France de fleuret masculine, déclassée de sa deuxième place aux championnats du monde en août à Lisbonne, rétrogradée au classement mondial et dont la qualification pour les JO d'Athènes pourrait devenir problématique.

Il est reproché à la FFE d'avoir aligné aux Mondiaux un tireur, Loïc Attelly, préalablement contrôlé positif et qui n'aurait donc pas dû avoir le droit de participer. Problème : la positivité de Loïc Attelly n'a été connue qu'un mois après les championnats du monde, et son contrôle est entaché de nombreuses irrégularités (lire ci-dessous). «On a appris son contrôle positif en septembre. Comment dans ces conditions aurait-on pu décider de ne pas le sélectionner ? Ça dépasse l'entendement, s'insurge Pierre Abric. Il s'agit soit d'incompétence de la part de la FIE, soit d'acharnement contre une équipe de