Nîmes envoyé spécial
La tauromachie de Salvador Vega ne s'inspire pas du métier de son père. Papa Vega, qui est entrepreneur, coule du béton à Malaga quand Salvador fignole artisanalement la chicuelina, mains basses comme Manzanares. De Manzanares aussi, cette façon de marcher avec les toros et, à la muleta, d'accompagner sa charge avec tout le buste. Finito, Morante, Manzanares sont les phares de ce jeune homme prometteur devenu matador à Nîmes, dimanche 16 février, dans les arènes couvertes et un ciel idem.
Lors de la cérémonie d'alternative, Joselito lui a juste serré la main, puis Salvador a pris sa muleta et est allé moissonner une oreille à Segador, un toro empoté de Niño de la Capea, après une tauromachie posée, patiente, classique et agréable à l'oeil. Pas de tapage. Au demeurant, ce n'est pas, semble-t-il, le style de la maison, si ce fût celui de son apoderado Pedro Castillo. Vega ne torée pas à la truelle. D'ailleurs, il ne fallait pas secouer Segador, un toro engourdi à charges courtes. Un flâneur mou et très faible. L'extrême faiblesse des pattes antérieures des toros de la Capea a gâché la course et refroidi la bonne volonté de Joselito, très classe devant son premier toro, puis sifflé à la sortie. Les siffleurs lui reprochaient de ne pas s'être suffisamment cassé la nénette devant un quatrième toro vaguement renfrogné.
A genoux. Joselito n'a plus ou rarement la pétulance du jeune César Jimenez. Pour donner à ses faenas l'apparence de substance que la débilité