A ses associés du cabinet d'avocats d'affaires Stikeman Elliott, Richard Pound affirme que la présidence de l'Agence mondiale antidopage (AMA), qu'il occupe depuis sa création en 1999, ne lui prend que quelques heures par semaines, le week-end. Souvent absent des locaux de l'agence, Richard Pound se consacre presque exclusivement à son métier d'avocat d'affaires. De son bureau, sis au 38e étage d'une tour de Montréal, il travaillait parfois pour le Comité international olympique (CIO) de Juan Antonio Samaranch. Jusqu'en octobre 2001, où Jacques Rogge, le nouveau patron du CIO, a décidé de mettre fin au contrat entre les autorités de l'olympisme et celui qui en était un des membres les plus influents ; ce qui pouvait apparaître comme un conflit d'intérêts.
Ennemis. Car avant le Dick Pound président de l'AMA, toujours membre du CIO, qui défend depuis hier, à Copenhague, son projet de code mondial antidopage, il y avait le Dick Pound incarnation de «l'olympiocratie» opaque de l'ère Samaranch. Nageur finaliste aux JO de Rome en 1960, Pound baigne depuis 1978 dans les eaux pas si claires du CIO : il fut membre de la commission exécutive, vice-président, et surtout président de commissions hautement sensibles : celle des droits télé à partir de 1983 et celle du marketing en 1988, deux filons pour l'institution.
En 1995, il avait ainsi vendu en bloc et sans appels d'offres les droits télé des Jeux 2004 (Athènes), 2006 (Turin) et 2008 (Pékin) à la chaîne américaine NBC pour 2,3 mi