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Libération

Sahnoune, un sérieux champion du monde

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publié le 10 mars 2003 à 21h57

BOXE. A deux pas du Stade-Vélodrome, il y avait un autre endroit où il ne faisait pas bon, ce week-end, venir se mesurer au sportif local : le palais des sports de Marseille. Le visiteur, Bruno Girard, n'était pas le PSG, mais champion du monde WBA des mi-lourds. Du moins, jusqu'au moment où il a pénétré sur le ring sous les sifflets de 7 000 spectateurs hostiles. Sept reprises plus tard, il en redescendait, délesté d'une ceinture brandie à bout de bras par Mehdi Sahnoune. «C'est mon rêve depuis l'âge de 15 ans», commentait un peu plus tard Sahnoune, serré de près par Louis Lavaly, son entraîneur depuis ses 15 ans justement. «Je ne pouvais pas les décevoir. J'étais chez moi, je n'avais pas le droit à l'erreur.» Un championnat du monde franco-français, et qui, pour la première fois depuis Kid Francis en 1932, donnait l'occasion à un boxeur du cru de conquérir une ceinture mondiale à domicile. Le scénario, soigneusement échafaudé par les frères Acariès, était admirable. D'autant qu'il mettait en scène Mehdi Sahnoune, un garçon de 26 ans, dont le sobriquet de «Kounet» a largement dépassé son quartier d'origine, le Merlan, dans les quartiers nord. «Kounet», donc, arbore sur le bras un tatouage «No Guts, No Glory» («pas de tripes, pas de gloire») et jouit d'une solide réputation de puncheur, justifiée par ses 23 victoires en autant de combats, dont 20 avant la limite. A trois jours du championnat, il avait débarqué à la conférence de presse en costume de pénitent, avec robe de bu