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Libération

«Geronimo» mis en échec par la météo

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Scotché dans l'Atlantique, Kersauson reconnaît sa défaite.
publié le 15 mars 2003 à 22h06

Brest envoyé spécial

Cette fois-ci, il faut s'y résoudre : Geronimo ne battra pas le record du Trophée Jules-Verne détenu par Bruno Peyron. C'est à l'aube du 62e jour, vendredi matin, que le vent est tombé. Olivier de Kersauson commentait ainsi le désarroi de l'équipage : «Il n'y a plus rien à faire. Impossible de rejoindre Ouessant avant dimanche midi [pour décrocher le record, ndlr]. Il n'y a plus un souffle d'air sur l'Atlantique. On ne peut pas être plus clair. Voilà trente heures que l'anémomètre affiche 3 noeuds. Ce sera toujours le cas demain [samedi] et après-demain [dimanche]. Nous allons faire les 850 milles qui nous séparent de l'arrivée en quatre-cinq jours. C'est une catastrophe météorologique. On n'a jamais vu un scénario pareil ! Pourtant, nous avions réussi à faire une belle remontée dans les petits airs, mais 3 noeuds de vent, c'est ce qui correspond à la vitesse du vent que vous avez sur le visage quand vous marchez. En conséquence il nous est impossible de marcher à 40 km/h pour rejoindre Brest.»

Que s'est-il passé ? Un anticyclone s'étend de l'Islande à la Sibérie. Son énorme ventre repose aussi sur l'Italie. Il forme un mur infranchissable. La dépression qui aurait dû assurer leur salut est à la longitude de Terre-Neuve. Il était fort improbable vendredi qu'elle puisse franchir ce mur. Geronimo progressait alors à 6 noeuds. Selon les prévisionnistes, il en fallait 12 pour rejoindre Brest et être dans les temps du record. Après vingt jours d'un combat insen