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Libération

Vingt ans dans le sillage de l'amiral

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Didier Ragot et Yves Pouillaude, sont les seconds de Kersauson.Des marins atypiques, attachés au «patron». Même dans la défaite.
publié le 15 mars 2003 à 22h06

Brest envoyé spécial

On peut le jalouser ou le moquer, mais il est une chose qu'on ne peut contester : l'armement Kersauson est un modèle impossible à dupliquer. Voici donc sa merveilleuse histoire qui repose sur la loyauté et le talent. Que le record du Jules-Verne soit battu ou non (lire page suivante), cet armement n'a rien à craindre de la rouille. Didier Ragot et Yves Pouillaude, tous deux la cinquantaine, sont les seconds d'Olivier de Kersauson. Depuis plus de vingt ans, ils partagent les plus inavouables secrets du grand capitaine, comme celui de la recette du bar au fenouil, par exemple. Plus sérieusement, ces deux hommes sont faits dans un bois exotique. Les deux chefs de quart de Geronimo sont pourtant nés pour l'un dans l'Eure, à Bernay (Didier), et pour l'autre (Yves) à Nantes. Ce remarquable duo ne peut se résumer au mélange huile de foie de morue et tabac froid. Didier est depuis vingt et un ans lié à Olivier. Ou bien est-ce l'inverse ? Il y a une chose irréfutable, c'est que pour côtoyer Olivier de Kersauson, il faut du coffre. En voici la preuve : «Olivier cherchait quelqu'un pour l'épauler. A cette époque je m'occupais du Tour de France à la voile, se souvient Didier Ragot. C'est alors que j'ai senti une présence dans mon dos. En fait, Olivier me scrutait depuis un moment. Puis voilà qu'il se dirige vers moi et me flanque un grand coup de poing dans l'estomac. "T'as l'air solide, toi", qu'il me dit. "J'ai besoin d'un mec comme toi." Pour moi, Olivier quand je