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Libération

«L'essentiel, c'est qu'on entende ""la Marseillaise""»

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L'athlète naturalisé ne boude pas sa revanche contre le Maroc et son système.
publié le 17 mars 2003 à 22h08

Birmingham envoyé spécial

A Saint-Etienne, samedi, un retraité anonyme d'une soixantaine d'années a dû se dire que la confiance mise dans un homme se justifie parfois, malgré le peu de crédit qu'inspirent les hommes ces jours-ci. A peine avait-il remporté le titre de champion du monde en salle du 1 500 m que Driss Maazouzi, encore transpirant et exultant, lui rendait hommage, dans le stade de Birmingham. «Il s'appelle Christian Auray. Il a été mon seul entraîneur. Et aussi un autre père. Un compagnon des moments difficiles. Il était là quand il pleuvait, quand il neigeait, quand j'y croyais plus. C'est simple : je lui dois tout.» Driss Maazouzi n'est pas un coeur d'artichaut, spécialement enclin aux attendrissements fleur bleue. C'est juste un type reconnaissant qui sait «d'où [il] vient» et qui n'est «pas près de l'oublier».

Revanche. Quand un athlète a un sourire aussi limpide, éclairant un visage totalement immobile, sans larme ni grimace, au moment de recevoir sa médaille d'or, il y a forcément plus que la simple victoire sportive. Même quand elle s'obtient au détriment de concurrents comme le Kenyan Bernard Lagat, 3e aux JO de Sydney en 2000 et vice-champion du monde à Edmonton en 2001. Pour Driss Maazouzi, à 33 ans, il y a un accomplissement tardif et une revanche. Sur la vie pas commode. Sur des mesquineries. Des traîtrises. Des gens pas à la hauteur des espoirs adolescents d'un galopeur des routes et des sentiers du Rif marocain. Il y a aussi l'histoire d'un garçon né