Birmingham envoyé spécial
«Nous ne sommes pas encore une grande nation d'athlétisme et ne le deviendrons pas par génération spontanée», répond inlassablement le DTN Robert Poirier à ceux qui lui réclament au plus vite des résultats dorés sur tranche. Les trois médailles (une de chaque métal) ramenées par la délégation française aux 9es Mondiaux en salle de Birming- ham, son 8e rang aux côtés de l'Ukraine, ne l'amèneront pas à changer de discours. «Trois médailles, six finalistes, c'est assez conforme à nos prévisions», a plaidé un DTN mi-figue mi-raisin.
Piège. Poirier n'avait pas vraiment fixé d'objectif comptable aux Bleus. L'encadrement attendait surtout la «jeune» Hurtis (23 ans), ce fut le «vieux» Maazouzi (33 ans). Sa seule médaille d'or, la délégation la doit à un vieux briscard à la réputation de coureur de train sans finish (lire portrait page 27). Or, après avoir ralenti la course jusqu'aux derniers 500 mètres et brisé le piège tendu par les deux Kenyans, Driss l'a emporté au sprint devant Bernard Lagat, jusque-là considéré comme un des rares concurrents sérieux du roi El Guerrouj. Maazouzi se place dans la course au titre cet été lors des Mondiaux en plein air de Saint-Denis.
A quatre mois de l'événement, Muriel Hurtis a, à l'inverse, du souci à se faire. Avec le même sourire désarmant et lisse qu'elle affiche en toutes circonstances, la Guadeloupéenne s'est déclarée «très satisfaite» de sa médaille d'argent sur 200 m samedi. La réalité est plus nuancée. Après une bo