John Kirwan a toujours entretenu une relation particulière avec l'Italie. En 1987 déjà, lors de la première Coupe du monde dont il allait bientôt remporter la finale (face à la France) sous le maillot des All Black, c'est contre les Azzurri que l'ailier natif d'Auckland (63 sélections) avait marqué l'un des essais les plus spectaculaires de l'histoire du rugby au terme d'une relance de 90 mètres qui le vit griller neuf défenseurs adverses. Quatre ans plus tard, il épousait Fiorella Tomasi (qui lui donnera trois enfants), rencontrée à Trévise, ville du club Benetton au sein duquel il évoluait à l'époque. Aujourd'hui, à 38 ans, promu entraîneur d'une Squadra Azzurra (en 2002) dont on en venait à se demander si elle avait sa place dans le Tournoi des six nations après quatorze défaites consécutives (pour un seul succès contre l'Ecosse en 2000), il est en train de lui redonner crédit. «Normal, sourit-il, il ne se passe pas une semaine sans que quelqu'un évoque le souvenir de ce fameux essai en Nouvelle-Zélande. Ça renforce ma crédibilité vis-à-vis des lignes arrière.»
Promu. «John Kirwan a su faire la part des choses entre sa culture anglo-saxonne, illustrée par une certaine rigueur formelle, et celle de l'équipe, strictement latine, donc par essence plus fantaisiste», reconnaît Alessandro Troncon, demi de mêlée emblématique, capitaine de l'équipe d'Italie et recordman des sélections (74) pour son pays. Sous-entendant ainsi que le précédent coach, Brad Johnstone, pourtant «sudist