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Libération

Vacances romaines

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Professeur de lettres modernes, ancien demi de mêlée et ex-entraîneurde Castres, Alain Gaillard chronique les matchs du XV de France.
publié le 24 mars 2003 à 22h18

Anglais et Irlandais sont parvenus à leur fin, dans la sérénité pour les Blancs, dans la douleur pour les Verts. La finale du tournoi opposera à Dublin l'ogre britannique, bien présent au grand rendez-vous annoncé, et la verte Erin, parfait trublion d'un tournoi au résultat trop tôt déclaré. Avec, comme cerise sur le gâteau, le Grand Chelem pour le vainqueur !

Et nos Bleus, alors ? Ils se sont offert une petite escapade romaine après la décevante balade irlandaise. Nulle incertitude quant au résultat, l'indigence de la Squadra version kiwi n'échappant qu'aux observateurs bien intentionnés qui promettaient mille tourments aux Tricolores. 41-10 à la mi-temps, 5 essais à 1 : un premier acte à sens unique durant lequel les Français manifestent sérieux, application et réalisme. Et s'ils laissent négligemment en route trois occasions d'essais, ils évitent ainsi la pire des humiliations aux Transalpins. Ces derniers déçoivent fortement : conquête faible, défense au replacement latéral improbable et système offensif désuet sans interpénétration des lignes, avants et trois-quarts ne jouant jamais ensemble.

Le deuxième acte, insipide, voit les Azzurri marquer trois essais à une défense française qui bat la campagne. Les Bleus, touchés par le syndrome de Twickenham ­ les Anglais avaient «posé les gaules» après 30 minutes de jeu seulement ­, s'installent dans une douce torpeur entraînant relâchement et négligence. Leur jeu latéral, certes efficace en première mi-temps, manque néanmoins de