Un septennat après le passage au professionnalisme du rugby, les clubs français sont menacés d'asphyxie financière. Les salaires ont en effet pris l'ascenseur au point de représenter aujourd'hui jusqu'à 70 % de leurs dépenses. Les terres d'Ovalie étant très concentrées géographiquement, dans le Sud-Ouest notamment, les clubs peinent à trouver toujours davantage de sponsors. Et les déficits se creusent dangereusement, jusqu'à pourrir la vie de la moitié des clubs pros.
Le comité directeur de la DNACG, l'instance de contrôle de gestion de la Ligue nationale de rugby (LNR), a donc pris le taureau par les cornes. Vendredi, elle a adressé de menaçantes lettres recommandées à quatre clubs du Top 16 et à quatre clubs de deuxième division pour leur souffler dans les bronches. Sans oublier l'habituel courrier pour Montauban, objet d'un suivi régulier de la DNACG, depuis son ascension dans l'élite. «Certains clubs sont relégués pour raisons financières, certains ont jusqu'au 8 avril pour produire des pièces s'ils veulent éviter la relégation, d'autres enfin font l'objet de demandes complémentaires avant une éventuelle sanction», explique, sibyllin, Arnaud Dagorne, responsable de la DNACG. L'instance estime en effet ne pas devoir communiquer sur ses décisions délicates. «Nous ne voulons pas enfoncer les clubs». Comme ceux-ci espèrent tous trouver le sauveur de dernière minute, c'est dur d'y voir très clair.
Budget. Dans l'élite, Bordeaux-Bègles est le club qui accuse le plus gros déficit