Troisvilles envoyée spéciale
A l'entrée de Troisvilles (Nord), premier secteur pavé de Paris-Roubaix, les amoureux de la reine des classiques doivent se frotter les yeux très fort. En guise d'accueil, une grande banderole blanche avec un slogan en majuscules noires : «PAS DE POUBELLE AU BORD DE LA SELLE.» Paris-Roubaix et ses cyclistes seraient-ils devenus honnis en Cambrésis, comme de vulgaires cyclotouristes qui oublient leurs bidons et autres débris du casse-croûte dominical sur les trottoirs du village ? Cécile rassure tout de suite. «Paris-Roubaix, on adore. Jamais on ne quitterait Troisvilles ce dimanche-là.» La Selle, c'est un affluent de l'Escaut, qui, avec ses truites, fait la joie des pêcheurs locaux. Et voilà qu'une décharge veut s'y installer aux confins du beau bocage avesnois. «Paris-Roubaix, on en profite. Je crois que la télé nous a filmés», espère la militante de l'association l'A-Propos, qui lutte bec et ongles contre ce vilain projet. Cent cinquante adhérents espèrent bien éviter de voir et de sentir une décharge depuis la fenêtre du salon. Sans compter l'eau potable menacée.
Où est le boucher? Troisvilles était à dire vrai autrefois célèbre pour sa seule andouille, un amour de charcuterie que les supporters du Paris-Roubaix rapportaient résolument dans leur musette. «Cela fait bien dix ans qu'on n'a plus de boucher ici, se désole Françoise, sympathique tenancière du seul bistro du village ouvert sept jours sur sept. Il est parti à la retraite. Il faut aller