Télédépendance handicapante, dérapage des dépenses de fonctionnement, gestion pour le moins légère, actionnaires comblant les trous comme le tonneau des Danaïdes, poids exorbitant des salaires par rapport aux recettes, recours massif à l'endettement, balance achat-vente de joueurs déficitaire, absence de reconnaissance comptable et financière des footballeurs dans les bilans... Le panorama financier de l'élite du foot français (la L1) que vient de dresser le cabinet Bourse Finance Sport (BFS) est peu reluisant (1). Et dissuaderait l'investisseur le plus audacieux de miser le moindre euro dans une activité qui a réalisé la saison dernière un chiffre d'affaires de 643 millions d'euros. Pour une perte d'exploitation de 166,4 millions. Des chiffres, qui, analyse BFS «démontrent bien l'importance économique de ce secteur et son pouvoir d'attractivité et de génération de recettes, mais aussi toute la fragilité de ce modèle qui dégage structurellement une rentabilité d'exploitation négative».
Gabegie. L'étude de BFS fondée sur les chiffres globaux de la Direction nationale du contrôle de gestion de la Ligue du football professionnel et affinée par des données clubs par clubs recueillies par les auteurs liste quatre plaies majeures du foot français. D'abord, «des recettes insuffisantes» : 35 millions d'euros par an en moyenne pour chaque club de L1, 60 pour les plus gros, largement inférieures à celles des grosses écuries européennes (de 175 millions pour le Bayern à 280 pour le