Eugène Saccomano s'indigne pour de faux en roulant les yeux. Pascal Praud rit. Dominique Grimault s'emporte. Ils sont une petite bande qui se coupent la parole, haussent les épaules et font grand bruit. C'est comme à la maison lorsque les verres se choquent. Ou alors au comptoir, quand le patron a la bonne idée de remettre ça. Face à Eugène, cinq hommes s'engueulent. Verbe haut, gestes larges. C'est les copains, la famille. Ils parlent football, ne sont d'accord sur rien et nous les regardons (1).
«A la Roger Lemerre ? Pas tout à fait, quand même. C'était pas tout à fait ça, Roger !» Saccomano frappe la table de la tranche de main. «Là, vous avez à droite Govou. Dans l'axe, Carrière. A gauche Juninho. Anderson ou son remplaçant devant et les deux récupérateurs derrière.» Il regarde les autres. «C'est épatant pour l'équipe lyonnaise ! Ça marche très bien !» «Un peu comme Lemerre», lâche une voix en écho. «Mais noooon ! Lemerre c'était pas tout à fait ça», reprend Saccomano. «Et c'était quoi ?» insiste l'autre. Le présentateur claque la main sur la table. «Là, c'était Zizou, et deux devant. Et là, y en a qu'un devant. Eh oui !» «Puisqu'on parle entraîneur, intervient Gilles Verdez, il faut saluer le boulot formidable de Deschamps à Monaco». Eugène Saccomano le coupe, bras écartés. «On va saluer, mais dans un instant. Car on va faire une petite mi-temps. On refait le match, mais après la mi-temps.» C'est l'heure des informations. «La fin de la guerre approche en Irak, mais on es