San Antonio, envoyé spécial.
Tony Parker, le meneur de jeu des Spurs, est confortablement assis dans l'entrée de sa fastueuse propriété, à une trentaine de kilomètres de San Antonio au Texas. Premier Français à pouvoir conduire une équipe NBA (National Basketball Association) au sacre, TP (prononcer «tipi») assure pourtant ses interlocuteurs qu'une victoire des Spurs à l'issue des play-offs, qui débutent samedi, «ne changerait rien à titre personnel». Même si à 20 ans, le petit frenchie, 1,86 m seulement, tape sur le ventre des maharadjahs locaux (comme son coéquipier Tim Duncan), distribue les clins d'oeil et gère les fins de matchs à haute tension comme s'il était né dans le barnum. Il marque certaines syllabes, comme s'il voulait accréditer la thèse du basketteur vaguement marlou. Mais il ne trompe personne. «Je fais des trucs dont vous, les Européens, n'avez même pas idée. Je participe à des programmes éducatifs mis en place par la NBA pour expliquer qu'il est important d'étudier, des trucs sur la malnutrition, ou sur les minorités... Je vais aussi dans des classes de français. Pour qu'ils comprennent l'importance des langues.»
En fait Parker est un cas à part. Flip Saunders, le coach des Minnesota Timberwolves, parle même d'un basketteur rare, «chez lequel on ne décèle pas la moindre trace d'inexpérience, capable de créer puis de maîtriser des formes ouvertes».
«Dans ce pays, il n'y a pas une ville où je suis moins connu qu'en France.» Fin mars, le Wall Street Journal l'a