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Libération

Schumacher, le désamour des Allemands

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La presse sportive se déchaîne depuis le début de la saison.
publié le 19 avril 2003 à 22h55

Berlin de notre correspondante

«Schumi a-t-il perdu sa magie ?», titrait le très populaire Bildzeitung au lendemain de la course chaotique de San Paolo il y a quinze jours. Et l'éditorialiste maison d'en rajouter une couche : «Schumi ne sera pas champion du monde en 2003 !» alors qu'on n'est qu'à la troisième course... Plus modérés, les journaux sérieux ne sont guère plus élogieux.

Ambivalence. Aussi étrange que cela puisse paraître, les journalistes sportifs allemands ne sont pas les plus grands supporters de Michael Schumacher. Ils entretiennent avec leur champion une relation ambivalente. «Lorsqu'il a commencé à remporter des courses, il y a une dizaine d'années, il était très difficile de l'approcher, explique Anno Hecker, le spécialiste automobile du Frankfurter Allgemeine Zeitung. «Il déteste les interviews ». «Il a une ambition démesurée», «il ne sait que gagner», «c'est un robot» ou bien «il est aseptisé» : les jugements sont sévères.

Depuis qu'il a versé quelques larmes à Monza il y a deux ans, on le trouve quand même plus humain. Mais pas au point d'en faire le héros de la nation comme Boris Becker ou Franz Beckenbauer. Schumacher, lui, n'a été élu qu'une seule fois sportif de l'année, en 1995. «Pour les Allemands, la Formule 1 n'est pas un sport politiquement correct, analyse Sabine Kehm, porte-parole de Michael Schumacher. On y gaspille beaucoup d'essence et beaucoup d'argent. Les Allemands préfèrent de loin les sports olympiques comme la natation ou le cyclisme». J