Imola envoyé spécial

Après le décès de leur mère la nuit précédente, certains se demandaient si les frères Schumacher allaient participer hier après-midi au Grand Prix de Saint-Marin. Pour les habitués du paddock, il ne faisait pas de doute que les deux pilotes allemands allaient honorer leur contrat.

Revenus le matin de la course de Cologne, où ils s'étaient rendus la veille au chevet de leur mère, Michael et Ralf ont pris la décision ensemble de s'aligner au départ, sans subir la moindre pression de leur employeur respectif. Samedi après-midi déjà, connaissant l'extrême gravité de l'état de leur mère plongée dans un coma profond à la suite d'une hémorragie interne, les frères Schumacher avaient fait preuve d'une force de caractère peu commune en mettant toute leur énergie à obtenir les deux meilleurs temps, Michael redonnant espoir à la Scuderia Ferrari en signant la pole position, la 52e de sa carrière et la 161e pour l'équipe italienne.

Hier, une fois sa monoplace arrêtée sur la première ligne, et contrairement à son habitude, Michael est resté sanglé dans son cockpit pour échapper aux innombrables sollicitations et à la tension du départ. A trois mètres, son jeune frère, comme d'habitude, est sorti de sa voiture, a retiré son casque orné d'une large bande noire en signe de deuil, et a discuté avec ses techniciens. Les mécaniciens de Ferrari et de Williams se sont chargés d'éloigner les nombreux photographes tentant de fixer un moment d'émotion dans l'entourage des Schumach