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Libération

Turpitudes sur l'olympe américain

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publié le 21 avril 2003 à 22h56

Sur le site Internet de Carl Lewis, une rubrique : «La fontaine de jouvence de Carl». L'homme aux neuf médailles d'or olympiques et dix titres mondiaux y recommande fruits et légumes frais, pain, riz brun, soja, graisses naturelles... Pas éphédrine, pseudoéphédrine ou phénylpropanolamine. Trois produits interdits de la classe des stimulants. Trois dopants retrouvés à trois reprises dans les urines de Carl Lewis en juillet 1988 lors des sélections américaines pour les Jeux olympiques de Séoul. Trois contrôles positifs qui auraient dû, en vertu des règlements du Comité international olympique (CIO) et du Comité olympique américain (Usoc), lui valoir une suspension et donc le priver des JO. Carl Lewis alla en Corée. Il en ramena deux médailles d'or, sur 100 mètres (après disqualification de Ben Johnson pour contrôle positif aux stéroïdes anabolisants) et à la longueur, et une d'argent, sur 200 mètres. Joe DeLoach, lui, remporta le 200 mètres à Séoul (devant Lewis). Comme Lewis, il fut contrôlé positif aux trois stimulants lors des sélections américaines. Et comme son compagnon d'entraînement du Santa Monica Track Club, il fit appel et fut blanchi par l'Usoc.

Médaillés. Quinze ans plus tard, les faits resurgissent. Ramenés au jour par Wade Exum, ancien directeur des contrôles antidopage de l'Usoc entre 1991 et 2000. Selon lui, le comité olympique américain aurait ainsi étouffé plus d'une centaine de cas de dopage entre 1988 et 2000. Dont 19 concernant des médaillés olympiques. Pa