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Libération

Et Cesar Rincon ressuscita...

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De retour après une grave maladie, le Colombien a offert à Arles une faena généreuse, que le public n'a pas su apprécier.
publié le 24 avril 2003 à 22h59

Arles envoyé spécial

Jules César Rincon, 38 ans, est un torero qui provoque de vingt mètres la ruée des toros et un homme qui zigzague entre les malheurs les plus épouvantables. Les toros, il les torée ; les malheurs aussi. Ni les uns ni les autres n'ont pu en finir avec celui que sa mère Teresa, dans leur maison modeste du quartier de Fatima à Bogota, appelait El Chulo, parce qu'il lui faisait penser à l'urubu, un petit vautour noir de Colombie.

On sait comment sa mère, femme de ménage, et sa soeur Sonia sont mortes en 1982, brûlées vives dans leur maison avec les cierges qu'elles avaient allumés pour prier pour lui qui toréait de l'autre côté de la terre dans un bled andalou. On sait aussi qu'après une transfusion sanguine reçue à Palmira, en Colombie, le 4 novembre 1990, à la suite d'une cornade gravissime causée par le toro Baratero, Rincon a attrapé le virus de l'hépatite C. Une hépatite détectée en 1992, époque où il était devenu la grande figure de la tauromachie de grand large après quatre sorties successives en triomphe par la grande porte de Las Ventas à Madrid.

Pendant une dizaine d'années, Rincon s'est donc aligné devant les toros dans les plus grandes ferias avec un virus qui s'est mis à flamber en 1999. Conséquence : les lumières des habits s'éteignent dans l'armoire. Chimiothérapie, rayons, interféron, dépression nerveuse, épuisement. On craint le pire pour Rincon. En mai 2001, à bout de tout et en se demandant si ce ne serait pas préférable pour lui d'arrêter le