Positif, oui. Dopé, non. Réagissant aux révélations de Wade Exum, l'ancien directeur du département antidopage du Comité olympique américain (Usoc), selon lequel les Etats-Unis auraient étouffé une centaine de cas de dopage en tre 1988 et 2000 (Libération du 21 avril), Carl Lewis a reconnu avoir été contrôlé positif en juillet 1988, lors des sélections américaines pour les JO de Séoul. Pour mieux se disculper. Avec une défense à triple détente. 1) De toute façon, l'éphédrine, la pseudoéphédrine et la phénylpropanolamine, retrouvées dans ses urines ne sont pas vraiment des dopants. 2) Il n'y avait pas intention de dopage, puisque les produits (des stimulants) provenaient d'un complément alimentaire aux plantes dont il ignorait la composition. 3) Il n'a eu aucun traitement de faveur de la part de l'Usoc : «Tout le monde a été à la même enseigne, des centaines de personnes ont bénéficié d'une indulgence», assure-t-il.
Inadvertance. Sur le premier argument, Lewis se trompe. Les stimulants augmentent la concentration et la «réactivité» du muscle. Ce qui n'est pas inutile pour un sprinter, ne serait-ce que pour abaisser son temps de réaction au départ et augmenter son envie de «bouffer» les adversaires. Les deux points suivants, le Canadien Richard Pound, président de l'Agence mondiale antidopage (AMA), les balaie. «Prise par inadvertance ? L'excuse ne tient pas», dit-il, soulignant en substance qu'au moment des faits, Lewis, déjà quadruple médaillé d'or olympique, n'était pas un l