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Libération
Interview

«Le hand est devenu une machine de guerre»

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Daniel Costantini regrette l'uniformisation des styles de jeu.
publié le 26 avril 2003 à 23h01

Daniel Costantini, ancien entraîneur des Bleus champions du monde en 1995 et 2001, maintenant membre de la commission Elite de la fédération, analyse l'évolution du jeu à l'occasion de la finale aller de la Ligue des champions entre Pampelune et Montpellier.

Peut-on encore parler d'un langage commun du jeu ?

On assiste aujourd'hui à un espéranto du handball avec des modifications grammaticales chaque fois qu'une nouvelle nationalité arrive dans une équipe. Par exemple, Pampelune, quand j'étais entraîneur à Marseille, c'était une équipe typiquement basque avec des joueurs de fort tempérament, composée de petits gabarits et jouant essentiellement la contre-attaque. A la vue de la composition de l'équipe : un Cubain dans les buts, un Russe, un Allemand, un Biélorusse, et le Français Jackson Richardson qui demeure un type inclassable, on voit que plusieurs grammaires du jeu cohabitent.

En quoi ce langage a-t-il changé ?

En vingt ans, il a beaucoup évolué. Montpellier n'a plus le même langage qu'il y a encore dix ans. On assiste à des interférences culturelles. Un joueur apporterait de la rigueur, l'autre de la folie, le tout est conduit par un entraîneur qui doit avoir de l'oreille pour tout mettre en musique. La question qui occupe les entraîneurs aujourd'hui, c'est : avec toutes ces individualités, comment vais-je jouer au hand ?

Et comment lire le jeu ?

Imaginons quelqu'un, averti des choses du hand et qui n'aurait pas regardé un match depuis dix ans, il serait perdu. Il ne retrouv