Voilà quatre-vingt-quinze ans que les deux clubs lombards se rencontrent. Dans un même chaudron, San Siro, depuis 1926, où s'affrontent deux classes de tifosi, l'élite intériste et le prolo milanais. La différence sociale s'estompe peu à peu, dit-on. A entendre l'entraîneur argentin de l'Inter, on en convient. Hector Cuper souhaite à ses joueurs «cabeza, corazon et cojones» (tête, coeur et couilles). De haut en bas. Dans le championnat italien, les chauds derbys ont davantage tourné à l'avantage de l'Inter, selon les statistiques. Mais cette année le club de Berlusconi (Milan AC) a remporté ses deux rencontres milanaises sur le score de 1 à 0.

Hier soir, il ne s'agissait pourtant pas de routine lombarde. Car c'est la première fois que les deux clubs de Milan s'affrontent en demi-finale de la plus grande des coupes européennes. Un trophée que Milan AC a remporté le premier en 1963, suivi par un doublé intériste. Au total, c'est le Milan AC qui mène pourtant par cinq trophées européens à deux. Mais sa dernière victoire remonte à 1994. Et la dernière finale de l'Inter, perdue contre l'Ajax, date, elle, déjà de plus de trente ans. Mais les derbys européens sont rarissimes. Le dernier était madrilène, à la fin des années 50. Il avait tourné à l'avantage du Real, vainqueur la veille de la Juve en match aller de l'autre demi-finale aller de la Ligue des champions.

Le public est resté sur sa faim en première mi-temps, vierge de tout but. L'Inter, privé de Vieri blessé, le meilleur but