Samedi, le plus capé des avants français (78 sélections), Abdelatif Benazzi, mettra un terme à sa carrière rugbystique à l'issue du match opposant son équipe, les Saracens, aux Sharks de Sale, sur la pelouse de Watford, dans le cadre de la dernière journée du championnat d'Angleterre.
«Il fait mal.» Natif d'Oujda, au Maroc, Benazzi (1,98 m, 114 kg) a porté les couleurs de l'US Oujda (sous lesquelles il est devenu international marocain), puis celles de Cahors (deuxième division) avant de s'imposer enfin au SU Agen, équipe dans laquelle il a joué douze saisons. Deuxième ligne surpuissant («il fait mal», diront, non sans respect, plusieurs de ses adversaires), Abdelatif Benazzi a participé à trois Coupes du monde (1991, 1995, 1999) et sous son commandement l'équipe de France a remporté un grand chelem lors du Tournoi des cinq nations 1997.
Fait chevalier de la Légion d'honneur par Martine Aubry en 2000, il a quitté Agen l'année suivante. Il s'est installé à Londres, après avoir signé aux Saracens, club de Nigel Wray alors entraîné par le Sud-Africain François Pienaar. Club dans lequel évoluent également aujourd'hui, outre son frère Khalid, deux autres internationaux français : le centre Thomas Castaignède et le pilier Christian Califano.
Jusqu'à la dernière minute, Abdelatif Benazzi n'a jamais caché qu'il caressait l'espoir d'obtenir un billet pour l'Australie et la Coupe du monde 2003: «Si Dieu veut me donner la santé, l'envie d'être encore plus fort et si Bernard Laporte veut e