Rien ne prédestinait Maros Kolpak à forcer les portes de l'histoire du sport. C'est pourtant ce qu'a réussi cet obscur gardien de hand slovaque, poussé par les juges de la Cour de justice européenne. Ces derniers, dans un arrêt rendu jeudi, non susceptible d'un appel, lui ont donné raison dans le litige qui l'opposait à la Fédération allemande de handball. La vie et la carrière de Maros Kolpak n'en seront sans doute pas bouleversées. Mais le fonctionnement des sports collectifs européens pourrait l'être.
Fin des quotas. A commencer par celui du football. Car désormais, en vertu de la jurisprudence Kolpak, applicable à tous les pays membres de l'Union, plus rien n'interdit à un club de foot (ou de tout autre sport) d'aligner une équipe composée uniquement de joueurs extracommunautaires.
L'arrêt de la Cour de justice européenne confirme au niveau européen l'arrêt Malaja du nom d'une basketteuse polonaise du Conseil d'Etat français, rendu le 30 décembre (Libération du 18 janvier). Lequel interdit de considérer comme joueur non communautaire, et donc auquel on peut appliquer des quotas, les ressortissants de 24 pays (d'Europe de l'Est et du Maghreb) ayant signé des accords d'association ou de coopération avec l'Union européenne. L'arrêt Kolpak étend cette jurisprudence à tous les pays membres et s'applique non seulement aux sportifs originaires des 24 pays concernés par l'arrêt Malaja mais également à ceux de 77 autres, de la zone Afrique-Caraïbe-Pacifique ayant signé avec l'U