Perpignan envoyée spéciale
Après Lille, Reims, Poitiers et Rennes, le tour de France des procès du dopage dans le cyclisme passait hier par Perpignan. Mais au lieu d'une belle étape de montagne, le tribunal présidé par Sylvie Truche juge 26 prévenus, plongeant dans les abîmes du dopage amateur. Loin de la triche médicalement organisée par Festina, jugée à Lille fin 2000, il s'agit ici de bricolages, dépannages et autres falsifications d'ordonnances pour «passer pro», voire se consoler d'une carrière ratée. Le seul point commun entre toutes ces affaires est l'approvisionnement belge ou néerlandais des dopants. Avec une constante : la justice française se casse les dents sur le Quiévrain.
«Spirale». Gregory Delfour, avec son ami Eric Martin, deux coureurs amateurs de Narbonne, par qui l'affaire a démarré, racontent : «Dans le milieu, tout le monde parlait de corticoïdes. On a fait de fausses ordonnances pour s'en procurer en pharmacie. Puis on prenait le livre du docteur de Mondenard (spécialiste de lutte antidopage), on y trouvait les noms des médicaments et leurs effets.»
Ghislain Marty, coureur chez Festina en 1995 a goûté aux corticoïdes grâce à Eric Martin. «A travers les autres coureurs, le dopage vient à vous sans réellement le vouloir», raconte-t-il. Passé senior à 19 ans, on lui a conseillé des vitamines et autres produits de récupération. «Après, un copain s'injecte en disant que c'est le même produit mais en piqûre. On entre dans une spirale et bientôt c'est nous qui a