Perpignan envoyée spéciale
«Le Tour de France sera propre, avait annoncé son organisateur Jean-Marie Leblanc en 1999, aux lendemains de l'affaire Festina. Une nouvelle édition se prépare. Ne sacrifiez pas, dans un rituel expiatoire d'avant-Tour, une nouvelle charrette de cyclistes dopés !» La supplique, adressée hier au tribunal par maître Coderch-Herre, avocat d'un des 26 prévenus de l'affaire de dopage dans le milieu amateur, jugée depuis mardi à Perpignan, montre que l'inquiétude monte. La veille, le procureur n'avait requis que des peines avec sursis. Mais cet après-midi, le tribunal rendra son jugement, que certains craignent plus sévère. Dans les plaidoiries, achevées hier soir, les avocats ont souligné la culture du dopage généralisée dans le vélo, amateur comme professionnel. «Ce ne sont pas deux mondes distincts. Ils se côtoient dans certaines courses. Et des pros redeviennent des amateurs», affirme l'avocat de Francis Roger, dix-sept ans de vélo amateur.
Gangrène. La Fédération française de cyclisme (FFC), partie civile, a été prise à partie pour son aveuglement face au fléau qui gangrène son sport. Dans des termes parfois vifs. «Vous me faites penser à ce cafetier lyonnais qui a laissé s'enivrer un client, auteur ensuite d'accident, et qui est surpris d'être condamné. La fédération a laissé partir pendant des années des pelotons chargés comme des mules, de dopants comme de sponsors !», a lancé maître Olivier Martin, conseil de quatre prévenus poursuivis pour trafic