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Libération

Euranie et Darbelet, deux ors rares

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Ils sont les deux seuls Français à avoir brillé en Allemagne.
publié le 19 mai 2003 à 23h03

Düsseldorf envoyé spécial

Elle a un surnom, «Naboul», des allures de petite fille sage sur le chemin de l'école, une réserve jusque dans la maison familiale de Levallois, 100% Antilles. D'une voix qui murmure elle dit: «Sur le tapis, j'ai la haine, je veux toutes les battre, il n'y a pas à discuter, je suis venu ici pour l'or et ce sera pareil partout. Rien d'autre ne compte.» A presque 21 ans, la grande Annabelle Euranie (1,72 m) est la nouvelle reine européenne des moins de 52 kg et une consolation du mini-Trafalgar français.

De son ancien amour pour la gymnastique, elle a gardé une légèreté que certaines combattantes doivent prendre pour une fragilité. A tort. Par instants, on la croit ballottée comme feuille mais elle rassure avec un sourire timide: «C'est une erreur, je suis forte, je le sens, je peux les mater.» Elle le fait beaucoup avec ses jambes que la nature lui a données grandes et déliées.

Benjamin Darbelet, le nouveau champion d'Europe des moins de 66 kg n'a pas, lui, besoin de dire qu'il est physique. A l'inverse de la douce Annabelle, l'ancien «perturbateur» des cours d'écoles de la banlieue dijonnaise au visage carré, encore marqué par les frotti-frotta de son parcours de vendredi, avoue son peu de hargne à l'égard de ses adversaires. «Je suis bon sur la durée; au début, j'ai toujours un peu peur, je laisse passer l'orage et j'attends le moment où ils faiblissent. J'aime trouver la faille.» Lui aussi pense, rêve et désire en or.

En France, dans son wagon, il y a