Valenciennes envoyé spécial
Le téléphone portable de Jacques Glassmann n'en finit plus de sonner. Une semaine après la sortie de son livre-témoignage Foot et moi la paix, l'ancien défenseur de Valenciennes enchaîne les promos. «Je n'imaginais pas que ça serait à ce point-là», concède-t-il. Les traits tirés, il se prête volontiers au jeu et répète inlassablement qu'il a juste souhaité «remettre certaines choses en place sans prétention tout en s'offrant une sorte de thérapie». Quant à l'éventuelle démarche commerciale de cette entreprise, il balaie : «Je ne suis pas Loana. Je n'ai pas signé un contrat d'un million de francs pour raconter mon histoire.»
Lever le pied. Son histoire ? Elle commence le 19 mai 1993, par un coup de fil lui proposant de «lever le pied» lors du match contre Marseille, leader du championnat de France et qui doit disputer une finale européenne le mercredi suivant. Il croit à une mauvaise blague avant de se rendre à l'évidence. L'affaire débutait, les rôles étaient distribués. Lui ? «l'antihéros», «l'incorruptible» pour les uns, «la balance», «le mouton noir» pour les autres. «Je ne suis ni un justicier ni un martyr, j'ai simplement agi en être humain.» Il a accusé, dénoncé, bravé les règles d'un milieu peu enclin aux révélations. Il va aussi devoir assumer. «Quand je le dis, ça surprend, mais je n'ai pas souffert pendant dix ans et j'ai même pris certaines situations à la dérision.»
Difficile à imaginer. Comment supporter ce flot d'insultes ; ces banderol