Stockholm
de notre correspondant
La Suédoise Annika Sörenstam, 32 ans, meilleure golfeuse du monde, s'aligne dans un tournoi masculin, ce week-end au Colonial de Fort Worth (Etats-Unis).
Machisme. Sur place, près de 500 journalistes épient le moindre de ses gestes tandis que plusieurs chaînes retransmettent en direct l'événement. C'est la première fois depuis l'Américaine Babe Didrikson Zaharias en 1945 qu'une femme est invitée à un tournoi masculin. Depuis des semaines, plusieurs joueurs ont publiquement exprimé leur dégoût. «J'espère qu'elle ne passera pas les qualifications. Elle n'a rien à faire ici», s'est insurgée Vijay Singh, qui ne participe pas au tournoi. «Elle ne recherche que la publicité», s'est irrité le Zimbabwéen Nick Price, vainqueur l'an dernier.
En Suède, la passion n'est pas moindre, même si Annika Sörenstam habite aux Etats-Unis depuis treize ans. Dans un pays ultraégalitaire comme la Suède, le défi exalte les passions. La presse multiplie les reportages, les cahiers spéciaux et prend les paris sur le thème «Annika contre 113 hommes». On y loue sa formidable force mentale. Cela semble démesuré vu la personnalité de la première intéressée, timide, terre à terre, distante (elle est surnommée «la Garbo du golf») et souvent comparée à un robot. Selon la légende, au début de sa carrière elle s'arrangeait pour ne pas gagner, afin de ne pas avoir à prendre la parole.
Anxiété. Vendredi, après le premier tour, elle était à un au-dessus du par, à sept longueurs du Sud-