Cela s'est passé sur le court numéro 17, au bout du monde, où l'organisation avait eu le cran d'expédier lundi le Chilien Marcelo Rios, le temps pour celui-ci de se rendre compte (au bout d'un set) qu'il n'était pas en état de disputer un match de tennis. Les Français Jérôme Golmard et Olivier Mutis se sont donc expliqués hier sur ce terrain inhospitalier, sans radar pour mesurer la vitesse des premiers services, sans même un arbitre de chaise digne de ce nom (pauvre Golmard, particulièrement lésé). Mutis l'a emporté en quatre sets (6-2, 6-7, 6-2, 6-3). Mais peut-être que les deux compères, grands empêchés du tennis français, auraient préféré discuter le bout de gras accoudés au zinc. Quoique...
Car le penchant d'Olivier Mutis pour les plaisirs de la vie lui a été reproché des années durant. En 1995, le Messin gagne à 17 ans le tournoi de Wimbledon junior. Le haut fait d'une carrière d'enfant surdoué, pour l'essentiel construite sur une main merveilleuse qui lui permet de mettre la balle où il veut, c'est-à-dire hors de portée de ses partenaires d'entraînement : Arnaud Di Pasquale, Arnaud Clément, Sébastien Grosjean. Il n'ira pas plus loin. Guillaume Raoux résume l'affaire : «Il aimait le tennis. Mais rien que le tennis.» Pas le travail physique. Ni l'éloignement de Metz, ville autour de laquelle il rayonnait sans fin pour gaspiller son talent dans des tournois indignes de son rang. «Il a eu une hernie discale en 1996, plaide sa mère. Il est beaucoup sorti, a commencé à se di