Le tournoi naviguait tranquillement entre une qualification paisible de l'Argentin Guillermo Coria (quatre sets face à Kiefer) pour le troisième tour et une autre de l'Espagnol Carlos Moya face au bombardier de Tasmanie Mark Philippoussis. Et Mario Ancic est arrivé sur le court numéro 1 avec Andre Agassi, 54 titres, dont 7 en Grand Chelem. Hier, ils ont fini par peser. Sur le match, remporté par l'Américain en cinq sets (5-7, 1-6, 6-4, 6-2, 7-5). Sur le soutien du public aussi. Même si certains étaient trop heureux de reconnaître en Ancic ce quelque chose qui animait les yeux de braise de son illustre compatriote, Goran Ivanisevic, sublime loser jusqu'à son happening londonien en juillet 2001.
Comme Ivanisevic, Ancic est né à Split. Comme lui, il dispose d'une panoplie de coups où la bizarrerie le dispute à la classe la plus pure, capable de mettre l'adversaire à dix mètres de la balle avec son revers à deux mains en retour de service. Pendant deux sets et demi (Ancic a mené 2-0, puis 3-2, service à suivre dans la 3e manche), le Croate de 19 ans a glissé des volées suaves dans les coins, lâché toutes ses frappes, scotché Agassi dans son replacement. Il a fait rêver les fans du tennis d'attaque, cloué le bec de ceux qui répètent qu'il faut besogner une vingtaine de coups pour gagner un point. Il a déroulé son jeu d'enfant terrible, dompté par l'entraîneur Bob Brett qui s'occupe de lui depuis 1998 et qui préférera tous les jours prendre en main un type dans son genre qu'un soci