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Libération
Interview

«Le Toit du monde n'est plus une poubelle»

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publié le 30 mai 2003 à 23h12

Ses élèves de l'Ecole nationale de ski et d'alpinisme (Ensa) à Chamonix l'ont surnommé «le Mutant». Grimpeur et alpiniste hors pair, Patrick Bérhault, 46 ans, est l'homme des paris fous. Parmi les plus récents : la traversée des Alpes, à l'été 2000, de la Slovénie à la Méditerranée, à pied, en VTT et en ski, entrecoupée de l'ascension des 23 faces les plus mythiques du massif alpin. Et, cet hiver, l'hallucinant enchaînement, en 22 jours, de 16 faces extrêmes (huit piliers et huit goulottes glaciaires) de la face italienne du mont Blanc, avec Philippe Magnin. Membre de l'expédition Everest 50, il a réussi le 23 mai sa première ascension du Toit du Monde. Après 65 jours d'expédition, il était de retour, mercredi, à Katmandou, pour les cérémonies du Jubilé.

Comment s'est passée votre ascension ?

Avec des amis et des Sherpas, on est parti à minuit du camp IV au col sud, à près de 8 000 mètres. Minuit, c'est déjà tard, mais les conditions météo étaient très mauvaises. J'ai fait l'ascension assez rapidement car je savais que cela se gâterait plus encore vers midi. Le vent soufflait très fort, à 80 ou 90 km/h. Je suis parvenu au sommet, seul, à 6 h 30. [Ce que ne dit pas Bérhault le discret, c'est que c'est le temps nécessaire à la descente pour le retour au camp IV n'est, généralement, pas celui de la montée avec 850 mètres de dénivelé ! En n'utilisant qu'une bouteille d'oxygène au lieu de trois habituellement.]

Ce sommet représente quoi pour vous ?

L'Everest, c'est la «maman» des mon