Du temps où il était président du PSG ce qui était encore le cas samedi soir , Laurent Perpère aimait à citer l'écrivain anglais Nick Hornby, et son Carton jaune. Un livre qui raconte les désillusions en série d'un supporter entêté du «boring Arsenal» des années 70-80, et selon lequel «tout fan est condamné à l'amertume, à la déception». Mais davantage que dans la littérature des stades britanniques, c'est dans la tragédie grecque qu'il faut aller chercher pour restituer toute la dimension pathétique de la destinée du club parisien. Lequel a bien cru, samedi soir, quitter le stade de France la Coupe en poche. Avant de laisser filer la finale (2-1) et, en moins d'un quart d'heure, de tout perdre. Dans l'ordre : une Coupe de France, mais aussi une qualification en Coupe de l'UEFA, un titre à inscrire dans un palmarès vierge depuis cinq ans et une dernière occasion de sauver une saison pourrie.
Crampons. C'est le milieu portugais Hugo Leal qui a incarné cette inéluctable infortune, bienheureux buteur en première période, expulsé en seconde. Le coup de théâtre s'est produit peu après l'heure de jeu. Jusqu'ici, Paris jouait plutôt pas mal. «On avait le match en main, commentera Luis Fernandez. On a su faire de bonnes choses, montrer que cette équipe a de la qualité.» Air connu, mais, pour une fois, pas injustifié. Guy Roux, entraîneur d'Auxerre, en convenait : «La première période a été indiscutablement parisienne. Ils jouaient bien, on ne jouait pas.» Coup franc de Ronaldinho