Londres de notre correspondant

Par la voix de ses avocats, David Beckham se déclare, avec ce sens très britannique de la litote, «déçu et surpris». Choqué et humilié seraient plus précis. Le footballeur le plus célèbre, l'homme le plus adulé d'Angleterre, se trouvait en vacances aux Etats-Unis lorsqu'il a appris sa mise en vente comme une simple valeur spéculative. Derrière son dos, son club de toujours, Manchester United, est en train de négocier son transfert au prix fort et a reconnu, mardi, avoir reçu une «offre acceptable» de Joan Laporta, candidat à la présidence de Barcelone.

Trésor de guerre. Son prix a de quoi aiguiser les appétits. Pour s'attacher ses services, Joan Laporta serait prêt à débourser 23 millions de livres, plus une rallonge de 7 millions s'il remporte des trophées. Soit un total de 30 millions de livres (42 millions d'euros). Un record. Avec un tel trésor de guerre, son manager, sir Alex Ferguson, pourra ­ comme il en a l'intention ­ acquérir deux ou trois joueurs de classe internationale. Il lorgnerait notamment le Brésilien Ronaldinho, qui évolue dans l'équipe du Paris-Saint-Germain.

La nouvelle a suscité un miniséisme au Royaume-Uni. Si Alex Ferguson avait voulu signifier à David Beckham qu'il ne voulait plus de lui, il ne s'y serait pas pris autrement. Habituellement, les dirigeants du Old Trafford attendent de conclure avant de dévoiler leurs marchandages. Or ils se disent prêts aujourd'hui à céder leur joueur le plus précieux à un homme qui ne disp