En marge d'une bataille pour la suprématie des marques et du titre mondial MotoGP, qui, une fois encore, devrait être difficile à enlever des gants de l'Italien Valentino Rossi, l'écurie Proton, dirigée par l'ancien champion américain Kenny Roberts, se démarque du milieu avec un moteur quatre temps dont le développement est devenu la curiosité du circuit. Au Mans, le 25 mai, lors du GP de France, la présence dans les box de John Barnard, l'ingénieur motoriste de la Formule 1, avait intrigué. La première sortie de la Proton, qui avait en tout et pour tout vingt-cinq minutes d'existence, a surpris, avec le quatrième temps des essais. «J'ai toujours rêvé de construire une moto qui ne sera jamais une moto d'usine, affirme le triple champion du monde 500 (1978 à 1980). Mais personne n'aurait pu imaginer un tel script.»
Kamikazes. L'usine où est développée la Proton est située à Banbury, près d'Oxford (Angleterre). Le petit aéroport qui jouxte le bâtiment prête gracieusement son unique piste pour les essais du prototype. C'est là que la Proton avait tout bonnement explosé une semaine auparavant. Alors autant saluer le courage des deux pilotes, le Britannique Jeremy McWilliams et le Japonais Nobuatsu Aoki, qui se sont lancés à 270 km/h dans la ligne droite du Mans sans savoir ce qui allait réellement se passer dans le premier virage. Kenny Roberts salue ses deux kamikazes : «Ils ont hésité au début, et ça se comprend. Ensuite, ce sont eux qui ont insisté, jusqu'à ces résultats étonn