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Libération

«Appelez la police! On vient de se faire braquer»

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Désarroi de la presse anglaise devant ce départ qualifié de «bradage».
publié le 19 juin 2003 à 23h27

Londres de notre correspondant

Sur le site de l'équipe de Manchester United, un homme crie sa colère : «Appelez la police ! On vient de se faire braquer.» D'autres se montrent plus cyniques. «Il sera plus beau en blanc (le maillot madrilène, ndlr) qu'en rouge et noir. C'est purement une décision vestimentaire», s'est écrié un présentateur télé. Qu'ils approuvent ou critiquent le transfert de David Beckham au Real Madrid, les Britanniques ont comme un sentiment de vide. Pour une affaire de gros sous, ils viennent de perdre leur icône nationale. «Vendu !», titre le Daily Mirror. «La Grande-Bretagne semble soudain plus grise, s'exclame l'un de ses éditorialistes. Qui va maintenant apporter de la gaieté à la nation?» Le tabloïd concurrent, le Sun, fournit à ses lecteurs «accablés par le chagrin» le numéro de téléphone d'un «conseiller spécial Becks», prêt à leur apporter appui et réconfort. D'autres journaux plus méchants proposent au milieu de terrain des rudiments d'espagnol pour trouver un coiffeur ou acheter des vêtements.

Exil forcé. Malgré son transfert qui s'apparente à un exil forcé, l'intéressé fait contre mauvaise fortune bon coeur : «Je reconnais que c'est une occasion formidable pour moi, à ce stade de ma carrière, et une expérience unique et excitante pour ma famille.» Il rend même hommage à son manager, pourtant à l'origine de son départ. «Je tiens à remercier publiquement sir Alex Ferguson pour avoir fait de moi le joueur que je suis», a-t-il déclaré depuis le Japon