Après vingt-sept ans de vaches maigres, les toros bravos sont de retour à Toulouse ce week-end. Dans les arènes construites pour l'occasion, dans la commune périphérique de Fenouillet. La dernière course à Toulouse ? Le 3 octobre 1976 dans les arènes du Soleil-d'Or, quartier Saint-Cyprien. Ce jour-là, un jeune novillero français coupe trois oreilles et une queue : Nimeño II.
Les arènes appartenaient à un pharmacien de Saint-Vincent-de-Tyrosse fada de toros, Marcel Dangou, qui, sans négliger les cataplasmes, «préférait vivre dans la fournaise d'or et de pourpre où tourne encore la planète des toros», comme l'a écrit à son propos Kléber Haedens. Dangou meurt en 1977. En 1983, une tentative pour rétablir la corrida à Toulouse, menée par l'homme d'affaires espagnol Manolo Chopera, avorte malgré le blanc-seing donné par la préfecture pour deux ou trois corridas. Pas assez rentable. Il aurait fallu restaurer les arènes, qui seront finalement détruites. A leur place, aujourd'hui, un lycée.
Pour Guy Tanguy, président du Club taurin de Toulouse, fondé en 1965, le retour de la corrida dans sa ville «est presque un miracle». Lui et son club de 150 membres environ ont maintenu la petite flamme de l'aficion pendant la traversée du désert à coups de 195 manifestations autour du toro : soirées, conférences, expositions, sorties, repas, projections de films... La tauromachie est revenue à Toulouse grâce à l'activisme de Tolosa Toros, un club taurin fondé il y a trois ans, appuyé par la sociét