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Libération

Lafaille tombe les sommets à la chaîne

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publié le 27 juin 2003 à 23h34

Année après année, Jean-Christophe Lafaille creuse son sillon à très haute altitude, dans l¹Himalaya. A 38 ans, le guide gapençais installé en vallée de Chamonix a atteint lundi le sommet du Nanga Parbat (8 125 mètres) au Pakistan, l¹un des 14 sommets de plus de 8 000 mètres dans le monde que l¹alpiniste veut escalader, sans oxygène et si possible en empruntant de nouvelles voies. C¹est son dixième 8000, après avoir conquis, le 20 mai, le Dhaulagiri (8 167 m, Népal).

Sa performance au Dhaulagiri était déjà notable : ascension par la voie normale en solo et sans oxygène artificiel. Au Nanga Parbat, plus encore, Lafaille a réussi une très belle montée. Il a atteint le sommet en style alpin, c¹est-à-dire en totale autonomie, sans sherpa et en une seule tentative. Sans apport d¹oxygène artificiel et, enfin, en ouvrant un nouvel itinéraire dans la partie inférieure de l¹immense et très raide versant «Diamir» de la montagne.

Cette nouvelle voie au Nanga Parbat, ouverte en deux jours avec l¹Italien Simone Mauro, aligne sur plus de 2000 mètres de dénivelée de grosses difficultés en rocher et en glace, avant de rejoindre vers 7 050 m l¹itinéraire classique d¹ascension. Les deux hommes sortent de leur pilier vierge le 20 juin au soir et bivouaquent sur l¹itinéraire normal. Ils décident de donner à leur voie le nom de leurs jeunes enfants : «Tom et Martina». «C¹est, sur un éperon de 2000 m de haut, un itinéraire magnifique tant sur le plan technique qu¹esthétique», précise Jean-Christoph