Christchurch (Nouvelle-Zélande) envoyé spécial
Les rugbymen français sont rassurés, ils ont enfin peur. «Contre l'Argentine, dit Clément Poitrenaud, l'arrière, on n'avait pas cette boule au ventre, 48 heures avant le match.» A Buenos Aires, le XV de France avait manqué de concentration et perdu ses deux tests-matchs contre les Pumas.
Ce samedi, le XV de France joue les meilleurs (1) : les All Blacks, dans leur bastion de l'île du Sud, en Nouvelle-Zélande, le Jade Stadium de Christchurch (1). «Pour les battre, dit Poitrenaud, il faut un minimum de peur. La peur de ne pas gagner le centimètre en plus, la peur de prendre une raclée.»
Les Bleus peuvent être inquiets. «Il y a deux ans, se souvient Fabien Galthié, le capitaine, on a pris 30 points ; il y a quatre ans, 50. Et parfois on est bons. Tout est possible, malheureusement.» Alors le vétéran Galthié a fait passer un message à ses jeunes coéquipiers : «Ce match, il ne faut pas le galvauder. Les All Blacks, ce sont des héros ; nous devons nous comporter en héros.»
Il serait temps. A quatre mois de la Coupe du Monde, le XV de France est l'équipe la moins convaincante des quatre favoris. Les Anglais ont dominé les Néo-Zeds et corrigé les Australiens, ces derniers ont fait la loi face aux Irlandais et aux Gallois, les Néo-Zélandais ont retrouvé le moral en passant 55 points au Pays de Galles.
Changements. Bernard Laporte, l'entraîneur français, a laissé en France une demi-douzaine de gros bras. Il veut voir le maximum de monde avant