Ce week-end, Toyota aborde le Grand prix d'Europe, sur le circuit du Nürburgring en Allemagne, comme une course à domicile. Paradoxalement, avec BMW, qui motorise Williams, et Mercedes, qui développe un étroit partenariat avec McLaren, cette équipe aux capitaux japonais peut être considérée comme la troisième formation locale. C'est en effet à Cologne que le troisième constructeur automobile mondial a choisi d'implanter son usine, lorsque, au printemps 1998, il fut décidé d'impliquer totalement la marque dans le championnat du monde. Mais ce n'est que depuis 2002, après plusieurs mois d'études et deux saisons d'essais grandeur nature, que les Toyota évoluent en Grand Prix.
Comme Ferrari, Toyota a relevé le défi de la F1 en s'appuyant sur un ambitieux projet consistant à produire son propre châssis et surtout son moteur. Toyota tenait absolument à marquer de sa propre identité son arrivée en F1. Contrairement à Renault, par exemple, les Japonais n'ont pas souhaité s'appuyer sur une structure existante ou racheter une écurie moribonde. Partir d'une feuille blanche restait le meilleur moyen de maîtriser totalement le projet.
La même logique a prévalu à l'heure de choisir les bases de l'équipe. Plutôt que de construire une usine en Angleterre, au coeur de la silicone Valley de la F1 où se trouvent tous les sous-traitants et spécialistes de la catégorie, Toyota a préféré agrandir son usine de Cologne. Elle abritait déjà le département rallye depuis le milieu des années 70 celui des