C'est l'histoire triste d'«un grand mec, hyper solide, qui parlait avec une voix feutrée», dit Claude Leroy, ancien sélectionneur des Lions indomptables. Elle s'est achevée jeudi soir sur le gazon du stade Gerland de Lyon. Trop tôt. Joint vendredi après-midi, alors qu'il rentrait d'une visite à la famille du joueur à Dardilly, la commune où Marc-Vivien Foé avait acheté une maison, au nord de Lyon, Pape Diouf, son agent et ami, racontait qu'il était encore en pleine «réflexion» quand à son avenir immédiat. Entre une saison de plus à Manchester City, un retour à Lyon, voire un transfert dans un autre club de Premier League. Claude Leroy, encore : «Dans ma carrière, je n'ai rencontré aucun joueur qui me parlait autant d'avenir. C'est celui qui pensait le plus à l'après-football. Il ne le connaîtra jamais.»
Héros national. Autant que la douleur, l'incrédulité était encore présente, vendredi, partout où il avait planté ses crampons, de Yaoundé à l'Angleterre, en passant par Lens et Lyon. Au Cameroun, où il avait vu le jour il y a 28 ans à Nkolo, puis sous les couleurs du Canon de Yaoundé, et où il a été élevé au rang de héros national «tombé sur le champ d'honneur», selon le journal Mutations.
Au Racing Club de Lens, où «tout le monde est catastrophé», assure le directeur sportif Patrice Bergues, qui l'avait vu débarquer d'Afrique, à l'âge de 17 ans. A Londres où l'entraîneur de West Ham, Harry Redknapp, estimait qu'«on ne pourrait rencontrer dans le football quelqu'un de plus gent