Christchurch (Nouvelle-Zélande) envoyé spécial
C'est sans doute l'effet antipodes. Les All Blacks gagnent un match, et tout le monde estime qu'ils ont mal joué. Les Français le perdent, et ils sont couverts de louanges. Le tableau d'affichage, pourtant, est sans appel : la Nouvelle-Zélande a battu la France, samedi, à Christchurch, 31 à 23, trois essais à deux. Mais la Nouvelle-Zélande attendait beaucoup mieux de ses Blacks. Et l'on redoutait le pire, pour une équipe de France expérimentale, battue deux fois à Buenos Aires par les Pumas argentins. «Nous sommes heureux de cette victoire, admet du bout des lèvres le capitaine néo-zélandais, Reuben Thorn, mais pas complètement satisfaits de nos performances cette année.»
Pas fier. Après trois défaites, Fabien Galthié, son homologue français, refuse de faire le «fier», mais il apprécie l'état d'esprit de son équipe : «On a pris trois essais, mais on a bien réagi, on en a marqué deux derrière ; on a perdu, mais les joueurs ont été dignes.» «Trois défaites au compteur, mais une belle expérience humaine, le groupe vit bien», se félicite Gérald Merceron. Appelé en urgence, il a fait trente heures de voyage pour jouer vingt minutes en remplacement de l'ouvreur Fred Michalak.
Le match s'est déroulé au rythme des baisses de tension des hommes en noir et des montées en puissance des Bleus. Premier quart d'heure français : les Blacks ne touchent pas le ballon. Frédéric Michalak passe un drop, après avoir raté une pénalité en face des poteau