Menu
Libération
Série

Meiffret, l'homme-canon

Article réservé aux abonnés
Pupille de la nation, José Meiffret a consacré sa vie à un défi fou : le record du monde derrière moto.
publié le 9 juillet 2003 à 23h45

Saint-Dizier (Haute-Marne)

envoyé spécial

A l'occasion du centenaire, «Libération» revisite

petites et grandes histoires liées à l'étape du jour

du Tour de France.

L'herbe a poussé sur la renversante histoire de José Meiffret, surnommé «Le Gagarine du vélo» par l'Est républicain. Or «Trompe la mort» (l'Equipe) a fini par mourir en 1983 à Montier-en-Der (Haute-Marne), commune située sur le passage du contre-la-montre d'aujourd'hui entre Joinville et Saint-Dizier. Meiffret repose non loin de là, à Perthes. Aucune inscription ne figure sur la pierre tombale du «Mermoz du vélo» (Miroir sprint). Meiffret, pourtant pas plus gros qu'un hanneton (58 kilos), est entré dans le Grand Livre des records le 19 juillet 1962 à Fribourg, en Allemagne, en atteignant la vitesse en bicyclette de 204,778 km/h dans le sillage d'une Mercedes 300 SL pilotée par Adolf Zimmer.

José Meiffret n'a jamais couru le Tour de France, mais a fréquenté Henri Desgrange. Le patron du Tour, le sachant déjà tout à ses étranges projets cyclistes, lui écrivit : «Persistez, ne désespérez pas. Si l'on vous critique, c'est que vous êtes dans le vrai.» Meiffret a débuté sur la piste à Nice dès 1928. Ce ne fut pas un succès et très vite les records derrière motocyclette se sont imposés. Desgrange, qui l'avait pris en amitié en 1934, lui confiait deux ans plus tard les échos de la piste dans l'Auto. Meiffret hérite du surnom du «coureur journaliste».

Orbite. C'est en 1949 que Meiffret se place en orbite. Il devient recordman de