Menu
Libération

Petits mitrons

Article réservé aux abonnés
Professeur de sport et entraîneur, Antoine Vayer, 40 ans, dirige AlternatiV, une cellule de recherche d'entraînement, à Laval (Mayenne). Deux fois par semaine, il est chroniqueur pour «Libération».
publié le 10 juillet 2003 à 23h47

Marie-Antoinette, épouse de Louis XVI, était surnommée «Madame Veto». En 1789, quand sonne la Révolution française, elle adresse ces mots pleins d'empathie au peuple parisien miséreux : «S'ils n'ont pas de pain, qu'ils mangent de la brioche.» En 1989, Jean-Marie Leblanc fête le bicentenaire et prend les rênes de la direction du Tour. C'est également une année charnière. Celle de l'avènement de l'EPO, qui révolutionne le cyclisme et les sports d'endurance. Dès lors, le bonhomme devient «Monsieur Vélo»

Depuis 1998 et l'affaire Festina qui complique, principalement pour les coureurs français sous surveillance, les possibilités d'usage des produits dopants lourds, il a cette emphatique condescendance: «S'ils n'ont pas de résultats, qu'ils participent au Tour de France.» Ce sont ces maximes rassurantes qui ont peut être convaincu Alain Fadié, le directeur général de l'entreprise de brioches vendéennes La Boulangère d'investir dans le cyclisme et une équipe 100 % française et pur beurre : «Nous sommes en adéquation avec le public du vélo. On mange de la brioche en famille et, au bord des routes du Tour de France, il y a 40 % de femmes...»

Les différents jugements prononcés en correctionnelle et les performances «Citius, altius, fortius» ont confirmé que les résultats en cyclisme de haut niveau ne veulent pratiquement plus rien dire, sportivement parlant. Par exemple, l'inégalité d'effet de l'Insulin-like Growth Factor I, selon les individus et le moment de son injection, est avérée.