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Libération

La course à l'autocélébration

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Assaut d'hommages et de commémorations pour l'édition centenaire.
publié le 11 juillet 2003 à 23h48

Nevers envoyée spéciale

Quand on est centenaire, on n'a plus beaucoup d'amis. Enfin, la majorité est malheureusement au cimetière. C'est la raison pour laquelle l'essentiel des manifestations de la société du Tour sur cette édition 2003 a un fort parfum de chrysanthèmes. Le 8 juillet, à l'arrivée à Saint-Dizier, le directeur du Tour a ainsi filé vers le cimetière de Sompuis dans la Marne. Et il a déposé une gerbe sur la tombe de Géo Lefevre (mort en 1961). Cela ne vous dit rien ? Normal. C'est le journaliste qui a soufflé l'idée d'organiser le Tour de France à Henri Desgrange, le patron du journal l'Auto, en 1902, histoire de faire la nique au journal Vélo dont le grand défaut, aux yeux des gars de l'Auto, était d'être un titre dreyfusard. Dans la confrérie des journalistes, hier, après une étape interminable sous une chaleur à pas mettre le nez dehors, il n'avait pas tellement la cote.

Gerbe. Dimanche prochain, rebelote au Galibier. Toute la direction du Tour au grand complet, de Patrice Clerc, le PDG d'ASO, au directeur du Tour, Jean-Marie Leblanc, en passant par son dauphin désigné, le directeur du vélo chez ASO, Daniel Baal, sans oublier Bernard Hinault, tous déposeront une gerbe au monument dédié à Henri Desgrange (mort en 1940) au tournant du col. Cet hommage-là n'est pas spécifique au centenaire ; il a lieu chaque fois que le tour emprunte le Galibier. Nouveauté 2003, le lendemain, lors de l'étape Bourg-d'Oisans-Gap, une nouvelle commémoration est prévue aux héros cycli